Réforme LMNP : et si elle n’aboutissait jamais ?

Auteur : Laurent

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Depuis la publication du rapport Le Meur en juillet 2024, une réforme du statut LMNP (loueur en meublé non professionnel) est dans les discussions, mais son adoption semble peu probable. Pour Roy Masliah, fondateur de Decla.fr, cette réforme ne verra sans doute jamais le jour, et voici pourquoi.

Un avantage fiscal au cœur des débats

Le statut LMNP est particulièrement apprécié des investisseurs grâce à son régime fiscal favorable, le BIC (bénéfices industriels et commerciaux). Ce système permet aux propriétaires de réduire l’imposition en amortissant le bien et les meubles, rendant ainsi leurs investissements locatifs plus attractifs. Le rapport Le Meur propose de supprimer ce régime et de l’aligner sur celui des revenus fonciers. Cette réforme pourrait considérablement augmenter la charge fiscale des petits propriétaires, rendant leurs investissements moins rentables.

« Cette réforme risquerait d’entraîner une baisse des investissements dans la location meublée, accentuant la pénurie de logements dans certaines zones. »

Une opposition politique et économique tenace

Malgré les arguments en faveur de cette réforme, elle se heurte à une forte opposition. Les investisseurs immobiliers redoutent une baisse de rentabilité et sont susceptibles de revoir leurs stratégies ou de vendre leurs biens si le régime BIC disparaît. En parallèle, les lobbies immobiliers pèsent lourd dans le débat et exercent une pression considérable pour préserver le statu quo.

Les réformes touchant au secteur immobilier ont toujours rencontré une forte résistance. Comme l’indique Roy Masliah, les forces politiques et économiques opposées à ce projet rendent son adoption improbable.

Des conséquences potentiellement néfastes

Si la réforme venait à être adoptée, les conséquences pour les propriétaires LMNP seraient immédiates : fin des amortissements, augmentation des charges fiscales, et possible revente des biens. Cette situation pourrait conduire à une baisse de 40% des revenus des propriétaires bailleurs encore aggraver la crise du logement dans les grandes villes françaises, où l’offre locative est déjà sous tension.

Les investisseurs étrangers, attirés par la fiscalité avantageuse du statut LMNP, pourraient également se détourner du marché français, réduisant encore plus l’attractivité de ce secteur.

« Le risque, si cette réforme était appliquée, serait de voir une raréfaction de l’offre locative meublée et une hausse des loyers. »

Pour l’instant, tout porte à croire que la réforme du LMNP ne sera pas adoptée sans modifications majeures. Les tensions actuelles sur le marché locatif et les résistances politiques freinent sa mise en œuvre. Ainsi, les propriétaires LMNP peuvent encore compter sur leur statut fiscal avantageux, du moins à court terme.

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