Pénurie de logement : à cause des JO, les étudiants font le choix du coliving

By Laurent

La crise du logement étudiant à Paris, exacerbée par l’afflux de visiteurs et d’investissements pour les Jeux Olympiques, pousse de plus en plus de jeunes à se tourner vers des solutions alternatives comme le coliving. Face à la hausse des loyers et à la rareté des logements, les étudiants n’ont souvent d’autre choix que de s’adapter à ces nouvelles offres.

Une alternative face à la crise olympique

Avec les Jeux Olympiques en ligne de mire, la pression sur le marché immobilier parisien s’intensifie. Les investissements massifs dans les infrastructures et les hébergements pour les visiteurs ont réduit l’offre de logements disponibles pour les étudiants. En conséquence, le coliving, une forme de colocation haut de gamme avec services inclus, gagne du terrain. Ces logements proposent des prestations telles que le ménage, des abonnements à des services de streaming, et des salles de sport, rendant cette solution attrayante malgré des tarifs plus élevés.

Une tendance en forte croissance

Le concept de coliving, importé des États-Unis, a rapidement gagné en popularité en France. En 2023, environ 14 300 lits en coliving étaient disponibles, contre seulement 2 600 en 2020. Cette expansion rapide, concentrée principalement en Île-de-France et dans les grandes métropoles comme Lyon, inquiète certains élus locaux. À Lyon, par exemple, le marché locatif est particulièrement tendu, ce qui pousse de nombreux étudiants à opter pour ces colocations haut de gamme.

À lire aussi  Les inconvénients cachés de la vie en coliving : ce qu’il faut savoir avant de s’engager

« Nous avons reçu 150 demandes pour sept places, » souligne Julien Grisard, propriétaire des « patios de Berthelot », témoignant de la forte demande pour ce type de logement.

Un choix souvent contraint

Victor, étudiant en droit de 22 ans, a choisi le coliving pour son séjour à Lyon. Il paie 825 euros par mois pour un studio de 15 mètres carrés, bien au-dessus du loyer moyen d’un studio étudiant à Lyon, qui est de 592 euros. Malgré ce coût élevé, Mathis se dit attiré par les services proposés, tels que la salle de sport et la salle de télévision. Il admet cependant que cette solution n’est pas accessible à tous les étudiants, particulièrement ceux en situation précaire.

« J’ai un père qui gagne très bien sa vie, » reconnaît Victor, « dans la résidence, il n’y a pas d’étudiants en situation très compliquée ou précaire. »

Les inquiétudes des élus face à un cadre juridique flou

Le coliving se situe entre la location classique et les résidences hôtelières, ce qui crée un flou juridique. Les normes de sécurité, par exemple, ne sont pas les mêmes pour un logement que pour un établissement hôtelier. Laurent Bildaut, avocat en droit de l’immobilier, souligne que cette situation rend l’application de l’encadrement des loyers complexe et parfois inégale.

À lire aussi  Logement : comment les JO de Paris ont mis les étudiants dans la galère

Renaud Payre, vice-président de la Métropole de Lyon chargé du logement, craint une inflation des prix des loyers si ces résidences continuent de se multiplier. Il appelle à la mise en place de règles claires pour encadrer ce nouveau marché.

Des projets en pleine expansion malgré les critiques

Malgré les réticences, les projets de coliving parisiens continuent de se développer. Une nouvelle résidence de 94 appartements a ouvert à Bron en juillet 2023, et une autre est prévue à Lyon pour fin 2024. Les demandes affluent, attirant non seulement les étudiants mais aussi les investisseurs, séduits par le potentiel de rentabilité de ce marché en pleine expansion.

Le coliving est-il la solution face à la pénurie de logements étudiants, ou une réponse inadaptée et trop coûteuse ? Partagez cet article avec vos amis pour ne pas les laisser dans l’ignorance, et n’hésitez pas à donner votre avis ou poser des questions en commentaire.

Laisser un commentaire